PRISCILLA DE MOUSTIER
Vice-président du FBN France, appartient à la 9ème génération de la famille Wendel
Président-directeur général chez Wendel-Participations
« Les entreprises familiales représentent, on l’oublie souvent, environ les deux tiers de l’économie mondiale. Je crois en la pertinence de ce modèle car il s’inscrit par définition dans le long terme. Des bonnes pratiques en matière d’ESG sont le nécessaire corollaire de cette perspective à long terme. Le FBN est un lieu unique où les entreprises familiales peuvent se rencontrer et échanger sur leurs expériences et les leçons à en tirer en toute confidentialité. »
1° Vous faites partie de l’entreprise familiale Wendel. Pouvez-vous nous la présenter ? Quel est votre rôle ?
Wendel a été créée en 1704, par Jean-Martin Wendel, premier maître de forges de la famille. Après plus de 270 ans dans la sidérurgie, Wendel devenue une des deux plus importantes entreprises sidérurgiques de France, a été nationalisée sans compensation à la fin des années 1970 et s’est réinventée en tant qu’investisseur à long terme ayant pour objectif de faire de ses participations des leaders dans leurs domaines.
Wendel est cotée en bourse. Environ 40 % du capital (51% des droits de vote) est détenu par Wendel-Participations, holding qui regroupe près de 1300 actionnaires familiaux, fondée en 1871 sous le nom « les Petits-Fils de François de WENDEL ». J’en suis président directeur général depuis 2018 et siège également au Conseil de Surveillance de Wendel ainsi qu’à son comité de gouvernance.
2° Votre entreprise fondée en 1704 a traversé les générations… Quelles sont selon vous les clefs de la pérennité ?
Le contexte historique nous a joué bien des tours : nous avons été expropriés lors de la Révolution Française, nos usines saccagées au cours des guerres entre la France et l’Allemagne, se sont trouvées en Allemagne entre la guerre de 70 et celle de 14/18, ont été nationalisées en 1978.
Nous avons donc été amenés à repartir de zéro à plusieurs reprises et avons ainsi toujours gardé notre esprit d’entreprise. Cela conjugué à un grand attachement à notre région Lorraine et de fortes valeurs transmises de génération en génération a certainement contribué à notre pérennité.
3° Vous êtes Vice-Présidente du FBN France, ambassadeur au niveau international et activement engagée au FBN depuis sa création, en quoi consiste votre mission ?
Engagée au FBN depuis les débuts du FBN France ainsi qu’auprès du « Centre Wendel pour la grande entreprise familiale » créé par notre groupe à l’INSEAD, j’ai développé un grand intérêt pour le concept d’entreprise familiale. Elle contribue à plus des deux tiers de l’économie mondiale et sa vision à long terme fait d’elle une entité particulièrement apte à affronter les défis actuels et s’engager dans une démarche ESG dynamique et efficace. J’essaie au sein du FBN France d’épauler le Président et son équipe, participe au Bureau et à divers comités, notamment celui de l’organisation du sommet 2023 à Paris. J’anime également au niveau international le Cercle des Entreprises familiales à large actionnariat qui s’est réuni pour la deuxième fois il y a quelques jours en Italie.
Le rôle du FBN comme plateforme d’échanges de bonnes pratiques, de succès et aussi d’échecs en toute confidentialité me paraît essentiel.