© Sebastien Boudot

Portrait du Mois – Jean Mane, Président du Directoire du Groupe Mane

« J’apporte plus particulièrement une vision et une expérience internationale d’une entreprise familiale au moment de la transition intergénérationnelle. Comme « ce qui est dans le FBN reste dans le FBN », j’essaye d’apporter des conseils plutôt que des réponses aux questions et situations qui se posent dans d’autres entreprises en m’appuyant sur les talents et les experts qui font V. MANE FILS au quotidien. »

 

 

1° Vous faites partie du groupe familial Mane. Pouvez-vous nous le présenter ? Quel est votre rôle ?

MANE FILS, entreprise fondée en 1871 par mon arrière-grand-père Victor, produit des matières premières aromatiques, des extraits d’épices, des compositions de parfumerie et des arômes alimentaires. Fortement internationalisée (MANE réalise 93 % de son chiffre d’affaires à l’étranger), nous opérons sur près de 90 sites de production ou de R&D ou de commercialisation dans 40 pays, ce qui représente plus de 8 000 emplois dont le quart en France sur 5 sites.

En 2022, le chiffre d’affaires consolidé est de 1 699 M€ (1 784 MUSD), ce qui nous place au 5ème rang mondial des compagnies de notre secteur. Les transferts de technologie représentent actuellement une part importante de la croissance, essentiellement organique, du groupe pour lequel l’expertise est locale, le réseau est global et l’indépendance est NON négociable.

Entré en 1976 en qualité d’ingénieur de recherche en chimie organique à la fin de mes études, j’ai été nommé Président du Directoire début 1995. Cela fait désormais 29 ans que je dirige le groupe avec l’ensemble de ma famille.

 

2° Vous êtes Co-Président de la région Méditerranée du FBN France aux côtés de Jacques Lecat, en quoi consiste votre mission ?

Je me suis engagé avec Jacques Lecat il y a quelques années (avant le Covid) à présider en binôme la Région Méditerranée du FBN France. La Région est vaste et étirée sur le bord de la mer. Et avec Richard Daher, nous animons les rencontres entre membres du FBN de la Région, prospectons de nouvelles entreprises familiales et les incitons à nous rejoindre, à partager les valeurs, la vision et les objectifs du FBN France. J’apporte plus particulièrement une vision et une expérience internationale d’une entreprise familiale au moment de la transition intergénérationnelle. Comme « ce qui est dans le FBN reste dans le FBN », j’essaye d’apporter des conseils plutôt que des réponses aux questions et situations qui se posent dans d’autres entreprises en m’appuyant sur les talents et les experts qui font V. MANE FILS au quotidien.

 

3° Dans le cadre du sommet international du FBN France, vous avez organisé une « Learning journey » sur le thème « French Riviera perfumes and fragrances » dans votre région, pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?

J’ai un attachement tout particulier, pour ne pas dire « sentimental », avec le FBN France. A la demande de Luc Darbonne, alors Président du FBN France, j’avais accepté de recevoir un groupe de participants au 17ème Sommet International du FBN qui se tenait à Cannes… alors que j’avais dans un premier temps refusé à d’autres organisateurs. C’est lors de la préparation de cette visite sous l’égide du Professeur Christine Blondel de l’INSEAD, que ma fille aînée Samantha a décidé de rejoindre l’entreprise familiale.

Il me semblait tout à fait approprié de suggérer donc une « Learning Journey » en immersion dans le monde qui est notre passion. Avec deux autres entreprises familiales et amies participant au FBN, PAYAN & BERTRAND et JEAN NIEL, nous avons concocté le « French Riviera Perfumes and Fragrances », présentation de notre secteur industriel, des particularités de nos entreprises respectives, et visite sur une journée d’un de nos sites de production et d’innovation. En point d’orgue, pour conclure cette « Learning Journey », réception par la Famille Derichebourg au Château de Crémat, sur les hauteurs de Bellet (Nice), où il nous a été révélé la véritable origine du logo de Mademoiselle Gabrielle Chanel.

Depuis cet événement provincial, j’ai eu la chance de revoir lors de mon récent voyage en Asie, les responsables des FBN de Singapour et d’Indonésie qui nous sollicitent pour organiser des événements alors que nous abordons 2024, année où le Sommet International du FBN sera organisé par le Japon.

 

4° Vous êtes intervenu au Family and Business Forum lors de la table ronde « l’entreprise familiale à la conquête de l’international », quels conseils donneriez-vous aux entreprises familiales qui souhaitent se développer à l’international ?

Des ressources humaines pointues et adéquates, des produits innovants ou parfaitement adaptés aux marchés et clients locaux, un petit coup de pouce de sociétés amies ayant des introductions auprès des grandes familles d’entrepreneurs locaux me semblent des ingrédients indispensables à la conquête de l’international.
Rajoutez le courage, la résilience, la persévérance, la connaissance de l’anglais et des langues locales. Le Français s’exporte mal. Les Allemands et les Italiens ont des réseaux sur place leur permettant de « chasser en meute ». Ils sont plus polyglottes que nous, c’est ceux qu’on retrouve en face en tant que concurrents, pas des Français, la plupart du temps.

Sélectionner des partenaires locaux, établir du lien avec des femmes et des hommes de confiance, faire preuve d’humilité, d’écoute, d’attention aux signaux faibles, ne pas ménager sa peine et montrer l’exemple. Le bon bien sûr.

Investir localement parce que l’expertise est locale, opérer des transferts de technologies judicieux, partager la cuture de l’entreprise, c’est aussi prouver que l’on a confiance dans le pays où l’on veut vendre ou exporter et démontrer du respect pour les gens dont vous voulez vous assurer la clientèle. Adeptes du retour rapide sur investissements ou du « coup de fusil », s’abstenir.

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